19.3.11

Tentative d'empoisonnement perpétrée à l'encontre de ma personne par une colocataire anonyme qui aurait involontairement placé, dans une pure crise anti bactérienne peu ou prou incrustée dans le trivial carreau de salle de bain, 0,000005 hectolitre de White Spirit (Esprit Blanc) dans le tube de dentifrice.

Précision: le tube de dentifrice est le produit le plus sacré du périmètre sacré de la vie sacrée en communauté (sacré papier toilette sacré inclus). Utile à l'entretien de la fraîcheur-brillance-hygiène-salubrité de nos quenottes acérées, il nous apporte aussi un certain réconfort moral et physique après que, comme le veut la coutume, nous ayons embrassé une belle couche de camembert coulant au cours du (des) dessert(s) quotidien(s).

Or, cette brève déblatération dentaire démontre le sacrilège commis ce jour sur le noble objet qu'est la pâte à dents!
Après le brossage protocolaire (de haut en bras, de bas en noix, de gouache à droite et de boîte à gauche) ici au White Spirit: certes, on a le privilège d'un détartrage irréprochable et scintillant, mais aussi, une jolie récolte de molaires et autres chicots de gencives qui dégringolent, pile au moment d'offrir aux canalisations notre Simple Salive Mousseuse.


Attention (à l'usage d'éventuels usagers): la thérapie buccale bricolée à base de produits méga antipathiques (tels le W.S.! Oui!) entraîne aussi une modification de la SSM (simple salive mousseuse, évoquée plus haut). Elle devient SPM (Salive Potentiellement Mousseuse) voire NSNMNMS (Ni Simple, Ni Mousseuse, Ni Même Salive) c'est-à-dire un liquide (!) sanguinolent assez ennuyeux.

J'ai conscience du caractère plutôt dégoûtant de mon histoire, mais qu'on se rassure, mon avocat me seconde (il s'agit d'Allan, un vieux robot année 1992, armé d'une hache et d'un pistolaser) dans cette guerre que j'entends déclarer sur le champ à ma douce voisine de chambre, dont les attitudes nettement réfractaires aux microbes ont finalement nuis à ma (bonne) santé bucco-dentaire. A bientôt avec plus de mordant.